VOC : Jean-René RICHARD, l’ homme fidéle…

Plus calme et réservé que son binôme, assez méconnu dans le paysage vannetais, Jean-René RICHARD est, depuis cette saison, le coprésident du VOC en compagnie du médiatique Loïc Vigo. Une belle promotion pour cette figure de Saint-Servant-sur-Oust et de son club de foot.
Sa veste bleu marine imitation jean et à coudières marron semble un poil large pour lui. Bien calé sur sa chaise, bien planqué derrière ses binocles, bien dégarni du haut du crâne, l’homme respire la sagesse. La droiture aussi. Tout en réserve. « Je suis quelqu’un de plutôt calme. Ma qualité ? Je passe beaucoup de temps pour les autres dans le bénévolat, l’humanitaire, le caritatif avec l’association Roc Loisirs qui vient en aide aux enfants malades mais aussi pour le Téléthon. Mon défaut ? Peut-être que j’en passe trop », plaisante celui qui est né à Saint-Nazaire, un certain 26 mai 1961. Tiens, tiens. 26 mai. Une date idéale pour tomber dans la marmite du football lorsque l’on sait que 32 ans plus tard, l’OM soulèvera à Munich la fameuse coupe aux grandes oreilles. « Mais moi, je suis plutôt supporter de Vannes et ce, depuis le début. Véloce ou UCK peu importe. Puis de Lens en Ligue 2 et Lyon en Ligue 1 », rectifie le dirigeant.
Une date prémonitoire, un papa footeux, un frérot secrétaire dans le club local de l’AS Monterblanc, Jean-René Richard se tourne donc naturellement vers le ballon rond. Chez lui, à Saint-Servant-sur-Oust puis à Plumelec durant sa période junior.

Gardien durant treize ans

« Si je suis né à Saint-Nazaire, j’ai grandi à Saint-Servant. J’y vis encore et je n’en partirai jamais. J’y ai fait toute ma carrière de joueur modeste, durant treize années. Comme gardien car il en fallait bien un. Après, je suis revenu au club en 2003-2004 en tant que vice-président du regretté Raymond Dano puis en tant que président de 2005 à 2017 », résume le quinquagénaire.
Fidèle à son équipe de cœur, l’homme se lance finalement dans l’aventure du VOC en fin d’année dernière, à la demande de son ami et voisin du Roc-Saint-André, Stéphane Kerdodé. « Au départ, je venais comme chargé de communication et des relations avec les partenaires. Puis, quand Stéphane est parti de la présidence, Loïc Vigo m’a demandé de l’épauler et de l’accompagner. Je suis plus dans l’ombre que lui mais c’est normal. Loïc a plus de légitimité que moi, ici, notamment en termes de relations. Moi, je suis là pour faire le lien avec les bénévoles et les autres clubs des environs », témoigne l’intéressé avec modestie.
Fidèle à Saint-Servant, fidèle en amitié, l’homme n’est pas en reste sur cette thématique lorsqu’il s’agit de parler d’amour : « Je me suis marié en 1985 et nous avons eu trois enfants âgés aujourd’hui de 36, 31 et 21 ans. Il faut dire que j’ai connu ma femme sur les bancs de l’école en 1972, en CM2 et que la belle histoire continue ».

De la fac de droit aux implants orthopédiques

Avant de prendre sa retraite « d’ici sept ou huit ans » et d’occuper son temps libre au profit des autres, Jean-René Richard a une carrière de dirigeant et gérant à boucler en beauté. Diplômé de la faculté vannetaise de droit, il se tourne rapidement vers le commerce et le domaine médical. Pour ne plus quitter cette branche. Fidélité oblige.
« J’ai vite eu la volonté de travailler sur des produits de la santé. Au départ pour un groupe américain Biomet, puis j’ai monté ma boîte Atlantis Diffusion à Guillac en collaboration avec eux. On était dans une logique de commercialisation et de création de produits tels des prothèses. En fait, tout ce qui touchait aux articles médicaux et implants orthopédiques ».
Il y a deux ans, un groupe monégasque rachète l’entité. L’occasion de prendre un nouveau départ ? « Non, non, je fais toujours partie de l’encadrement. J’ai les mêmes prérogatives pour le grand Ouest. Je gère et coordonne toute cette zone et je me plais bien dans ce rôle », soutient-il. Une belle famille, du foot au quotidien, un job épanouissant, l’homme fidèle peut enfin lâcher un grand sourire. Timide mais sincère. Et si ce poste de coprésident de l’ombre lui allait comme un gant ?

© Le Télégramme 06-11-2018